Mercredi 30 mars 2022, de 9h à 10h
Théâtre de Saint-Dizier
Notre moderne conception des ruines est née du discours des Lumières. Elle privilégie les monuments au sens étymologique du terme comme des porteurs de mémoire. Dans la tradition allemande et autrichienne, des auteurs comme A. Riegl, G. Simmel et S. Heckscher ont concentré leur réflexion sur les architectures durables, sur l’usage de la pierre comme un lien intrinsèque entre passé et présent, culture et nature. Ce faisant ils ont négligé d’autres pratiques de la mémoire collectives qui font appel à la tension entre matérialité et immatérialité. C’est à la critique de cette conception européocentriste que sera consacré cet exposé qui tentera de démontrer la fécondité d’une approche universelle des ruines à travers les mondes anciens et médiévaux, l’Asie, l’Amérique et l’Europe.